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En 2019, le secteur de l’agriculture est le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre (GES) en France (19%), derrière les transports (31 %).
La transition agroécologique est au cœur des enjeux contemporains de l’agriculture durable, qu’il s’agisse de préserver nos ressources, de réduire l’empreinte carbone ou d’adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. À travers cette page, découvrez comment la transition écologique transforme les filières agricoles, en intégrant les principes de l’agriculture biologique, de l’agriculture bas carbone et de l’agriculture responsable. Que vous soyez un professionnel en quête de formations certifiantes ou un porteur de projet intéressé par les pratiques innovantes, plongez dans un panorama complet des outils, formations et acteurs qui façonnent aujourd’hui l’agriculture de demain.
La culture et l’élevage sont les causes principales de la pollution de l’eau par les nitrates, les phosphates et les pesticides. Les engrais azotés sont cause de pollution quand ils sont appliqués en quantité supérieure à ce que les cultures peuvent absorber, ou lorsqu’ils sont emportés par l’eau ou par le vent avant de pouvoir être absorbés.
Les insecticides, les herbicides et les fongicides, appliqués en grande quantité, entraînent la pollution de l’eau douce par des carcinogènes et autres poisons affectant les êtres humains ainsi que différentes espèces de faune et de flore.
L’agriculture est une source importante d’émissions de gaz à effet de serre : de grandes quantités de gaz carbonique sont dégagées lors des déboisements et feux de prairies. L’agriculture est également responsable de presque la moitié des émissions de méthane. Bien que le méthane reste moins longtemps dans l’atmosphère que le gaz carbonique, sa puissance d’échauffement est environ 20 fois plus forte. Avec l’élevage intensif, le bétail cause à lui seul 32% des émissions de méthane mondiale 7, en raison des fermentations intestinales et de la décomposition des excréments.
De plus, en France, l’ammoniac émis dans l’air provient à 94% de l’agriculture 8 et induit des conséquences sanitaires, environnementales (eutrophisation et acidification des eaux et des sols, atteinte à la biodiversité…) et climatiques (les dépôts de NH3 contribuant aux émissions d’un gaz à effet de serre, le protoxyde d’azote N2O). 9
L’agriculture, les forêts et les pêches exercent d’importantes pressions sur la biodiversité des terres et des mers. La diversité des espèces est étroitement liée à la superficie des habitats non cultivés.
Avec l’intensification agricole, les pesticides et herbicides détruisent de nombreux insectes et végétaux et par là les espèces dont se nourrissent les oiseaux et autres animaux. La perte de biodiversité ne se limite donc pas à l’étape du défrichement dans le développement agricole, elle continue longtemps après.
Les travaux du GIEC mettent en évidence que les évolutions climatiques font peser des risques majeurs sur la sécurité alimentaire, à l’échelle mondiale 10. En effet, l’urgence climatique, qui présente une forte disparité entre régions en termes d’impacts locaux, affecte aussi bien le niveau de la quantité produite (rendements des cultures et productivité des animaux), la qualité des productions, le bien-être des animaux, la variabilité interannuelle ou encore le prix de vente des denrées sur les marchés internationaux. 11
L’agriculture nuit également à son propre avenir par la dégradation des sols, la salinisation, le soutirage excessif d’eau et la réduction de la diversité génétique des cultures et du bétail.
L’expansion de l’agriculture sans labour apporterait une amélioration de la structure des sols et réduirait l’érosion. Les principes de l’agroécologie, qui constitue désormais l’axe prioritaire des politiques agricoles conduites en France, permettraient de diminuer l’emploi de pesticides par d’autres modes de luttes contre les ravageurs, et une réduction de l’usage excessif d’engrais chimiques. 11
De plus, la capacité de stockage de carbone des sols vivants et de la végétation constitueraient une voie potentielle d’atténuation du changement climatique.
[1] https://agirpourlatransition.ademe.fr/entreprises/agriculture-durable
[2] CITEPA, https://www.citepa.org/donnees-air-climat/donnees-gaz-a-effet-de-serre/secten/
[4] ADEME
[5] Réseau de Mesures de la Qualité des Sols (INRAE), https://www.gissol.fr/le-gis/programmes/rmqs-34
[6] https://www.fao.org/4/y3557f/y3557f11.htm
[7] https://www.ccacoalition.org/fr/short-lived-climate-pollutants/methane
[8] https://www.citepa.org/donnees-air-climat/donnees-gaz-a-effet-de-serre/secten/
[10] Priyadarshi R. Shukla et al, Climate Change and Land: an IPCC special report on climate change, desertification, land degradation, sustainable land management, food security, and greenhouse gas fluxes in terrestrial ecosystems, 2019.
[11] Rapport « Transition(s) 2050 » de l’ADEME, https://www.ademe.fr/les-futurs-en-transition/
Le Shift Project met à disposition une liste de compétences qu’il juge nécessaires pour que les professionnels mènent la transition du secteur agricole. Cette liste résulte :
Téléchargez le Tableur des compétences de la transition agricole par le Shift Project.
Cette liste a été conçue en ayant en tête le profil d’agriculteurs, cependant une seconde lecture permet de penser qu’elle est également pertinente pour d’autres professionnels, tels que des conseillers ou agents de coopératives par exemple.
Ces compétences ont été découpées en 2 grandes catégories :
Au sein de ces 2 catégories, deux types de savoirs ont été mis en évidence (distingués dans chaque feuille) :
Des savoirs-êtres ont également été identifiés, qui sont également nécessaires en compléments des savoirs et savoirs-faire afin d’adopter une posture favorable à l’évolution des pratiques sur son exploitation, au long cours → feuille 4
En outre, pour chacun des types de savoirs (savoir, savoir-faire, savoir-être), une liste de compétences complémentaires a été préparée. → feuille 5
Enfin, la dernière feuille est l’extrait qui figure dans le rapport “Pour une Agriculture bas-carbone,résiliente et prospère”. → feuille 6
[12] https://theshiftproject.org/publications/actifs-competences-agriculture-bas-carbone/
[13] https://theshiftproject.org/publications/agriculture-bas-carbone-resiliente-prospere/
D’une part, plusieurs scénarios de prospective 14 s’entendent sur le besoin d’évolution des compétences des professionnels du secteur et sur l’évolution des capacités de production actuellement en place. Le passage aux pratiques agroécologiques ne demande pas ou très peu de nouveaux gestes, mais le rapport à la terre et l’activité de production doivent fondamentalement changer.
D’autre part, la diversité des modèles agricoles et les tendances de changement dans le secteur agricole voient de plus en plus de profils d’actifs profondément différents de l’image de l’agriculteur familial et rural traditionnel. 15 L’étude « Farmers of the Future » du JRC52 16 s’est essayée à la définition de 12 profils-types d’agriculteurs et agricultrices en 2040, à partir de scénarios sur les défis environnementaux, les attentes des consommateurs, la place des technologies…
Les agriculteurs adaptatifs utilisent au mieux toutes les ressources de l’exploitation pour fournir une gamme variée de biens et services, permettant d’élargir la base de revenus et contribuant au dynamisme des zones rurales, grâce notamment au tourisme, à la transformation et vente de produits et services.
En 2040, les grandes entreprises alimentaires intègrent la production agricole dans leurs activités afin d’assurer une part de leurs besoins en approvisionnement. Outre les agronomes qualifiés, l’automatisation des exploitations agricoles attire des cadres professionnels aux compétences variées.
En 2040, l’agriculteur de précision aime être son propre patron dans l’exploitation de la terre. L’agriculture est perçue comme une entreprise et le profit est le principal moteur. Innovant et conscient des aspects environnementaux de l’agriculture, il teste et applique les outils, techniques, processus susceptibles d’être les plus efficace pour générer des rendements tout en minimisant les intrants.
Alors que l’agriculture doit s’adapter à de nouvelles conditions, un grand nombre d’agriculteurs n’ont pas les moyens ou la motivation de changer leurs modèles d’entreprise et d’adapter leurs pratiques. Ils consacrent leur énergie au maintien de leurs activités traditionnelles. Nombre d’entre eux ont peu d’espoir quant à leur avenir dans l’agriculture. Ou encore, ils n’ont pas de possibilités d’emploi en dehors de l’agriculture.
En 2040, l’agriculteur en environnement contrôlé souhaite contribuer à la sécurité alimentaire, en fournissant les ingrédients d’un régime alimentaire sain, d’origine locale et circulaire - principalement des légumes, des baies, des herbes et du poisson. Indépendant des conditions météorologiques, l’agriculteur d’intérieur peut produire tout au long de l’année.
En 2040, l’agriculture cellulaire est bien établie. L’utilisation de cultures cellulaires permet la production « sans animaux » à grande échelle d’aliments et d’ingrédients alimentaires, par exemple des protéines laitières et de la viande.
L’agriculteur social de 2040 perçoit l’agriculture comme une activité centrale pour la société, afin de garantir l’approvisionnement alimentaire et la santé, tout en prenant soin de l’environnement. L’agriculture sociale est un moyen idéal de combiner les intérêts pour l’agriculture et la nature avec la contribution au bien-être des personnes.
À l’horizon 2040, la migration vers les zones rurales n’a cessé d’augmenter. Au-delà des retraités, de plus en plus de personnes décident de s’installer dans les zones rurales dans une démarche de contre-urbanisme, motivées par la recherche d’épanouissement personnel et d’élargissement des horizons mentaux, combinés à la baisse de la qualité de vie en ville et à l’amélioration des conditions de vie dans les zones rurales.
En 2040, les agriculteurs privilégient les résultats environnementaux par rapport à la productivité et poursuivent l’introduction de normes plus strictes, motivés par une vision holistique de l’homme et de l’agriculture, en tant que parties intégrantes de l’écosystème naturel.
L’agriculteur urbain de 2040 pourrait autant être un nouveau venu dans l’agriculture qu’un agriculteur déjà formé, qui souhaite combiner la vie en ville avec sa profession. La ferme urbaine commerciale de 2040 fait partie de plusieurs réseaux urbains : producteurs alimentaires locaux, espaces verts, recyclage des déchets organiques, initiatives et acteurs sociaux dans la ville.
Les agriculteurs loisir ne considèrent pas l’agriculture comme une source de revenus en 2040, mais comme une passion. Désireux de trouver un équilibre entre vie professionnelle et activité physique en plein air, ils souhaitent maintenir les traditions en vie et pratiquer une agriculture respectueuse de l’environnement.
En 2040, les citoyens-agriculteurs qui cultivent une quantité importante d’aliments pour leur propre consommation se trouvent dans des environnements ruraux et urbains, motivés par l’accès à une alimentation saine et les traditions. À l’opposé, les agriculteurs de semi-subsistance connaissent des difficultés économiques, produisent leur propre nourriture par nécessité et ont un accès limité aux marchés, de sorte qu’ils ne peuvent pas vendre leur production.
[15] https://theshiftproject.org/publications/actifs-competences-agriculture-bas-carbone/
[16] https://publications.jrc.ec.europa.eu/repository/handle/JRC122308
Les acteurs de la transition vers une agriculture bas carbone jouent un rôle clé dans la diffusion des bonnes pratiques et l’accompagnement des exploitations. Pour découvrir les structures qui proposent des parcours certifiants et adaptées aux enjeux climatiques, ainsi que les programmes de formation dédiés, rendez-vous sur nos pages spécialisées :
Ces ressources vous guideront vers les formations les plus pertinentes pour maîtriser les méthodes agroécologiques, réduire votre empreinte carbone et construire une filière agricole résiliente.