
Le secteur de l’emballage représente plusieurs millions de tonnes de produits et mobilise des centaines de milliers d’emplois, mais sa production génère des déchets massifs, surtout plastiques, et une forte empreinte environnementale. Le recyclage reste limité, ce qui renforce la nécessité de réduire les emballages à la source.
La transition repose sur l’éco-conception, le réemploi, la standardisation et l’allongement de la durée de vie des contenants. Elle implique des compétences techniques, systémiques et comportementales, allant de l’ACV à la logistique circulaire.
Les métiers évoluent dans la production, le design, la logistique, la collecte et le recyclage, tandis que les acteurs incluent entreprises, collectivités, éco-organismes, instituts de recherche et consommateurs.
Les formations spécialisées et continues accompagnent cette transformation pour développer des emballages durables et responsables.
L’emballage est au cœur de la transition écologique. S’il protège les produits, facilite leur transport et limite le gaspillage alimentaire, il est aussi une source majeure de consommation de ressources, de production de déchets et d’émissions de gaz à effet de serre.
Chaque année, des millions de tonnes d’emballages – majoritairement à usage unique – deviennent des déchets, dont une part importante, notamment en plastique, finit incinérée, enfouie ou dispersée dans l’environnement.
Longtemps perçu comme la solution, le recyclage montre ses limites. Une large part des emballages plastiques collectés n’est pas recyclée, du fait de leur conception, du manque de filières adaptées ou de débouchés économiques. Les plastiques complexes (films, barquettes) finissent souvent incinérés ou exportés.
Le recyclage chimique, présenté comme innovant, reste marginal, énergivore et contesté, notamment par l’Agence européenne des produits chimiques. Il doit être considéré comme un complément au recyclage mécanique, non une alternative systémique.
Ces constats renforcent l’appel à une réduction à la source des emballages.
Les études de l’ADEME rappellent l’importance d’agir en amont, par l’éco-conception, la réduction et surtout le développement du réemploi. Elles identifient les freins (logistiques, réglementaires, culturels) et les leviers nécessaires (standardisation, traçabilité, relocalisation) pour structurer une filière viable, différenciée selon les types d’emballages (palettes, fûts, caisses, flacons, seaux…).
Le projet belge The Packaging Shift pointe également le manque d’outils simples de mesure d’impact, la confusion des consommateurs face aux labels, et la faible diffusion des connaissances sur la durabilité des emballages au sein de la chaîne de valeur.
L’éco-conception apparaît comme un pilier de la transformation : simplifier les matériaux, limiter les formats, favoriser le monomatériau, faciliter le réemploi, standardiser les contenants, allonger la durée de vie. Elle permet d’agir sur 80 % de l’impact environnemental d’un emballage dès sa conception.
Des initiatives émergent : emballages compostables, réutilisables, fabriqués à partir de déchets agricoles (résidus viticoles, oléicoles, laitiers…), en lien avec les territoires. L’approche systémique portée par des chercheuses comme Nathalie Gontard (INRAE) appelle à dépasser la seule substitution de matériaux, pour intégrer les enjeux d’usages, de cycles de vie, de durabilité et de relocalisation.
Les réglementations, à l’échelle française (loi AGEC) comme européenne (directive SUP, règlement PPWR), fixent des objectifs ambitieux : réduction des emballages inutiles, obligation de réemploi, incorporation de matériaux recyclés, traçabilité, incitations à l’écoconception.
Des primes et pénalités renforcent les dispositifs de responsabilité élargie des producteurs (REP), conditionnant les aides aux efforts effectifs. Toutefois, ces ambitions se heurtent aux logiques industrielles et économiques dominantes, encore centrées sur la performance court-termiste et la rentabilité immédiate.
La transformation de la filière soulève aussi des enjeux sociaux : relocaliser des activités (collecte, lavage, production de contenants), soutenir les TPE/PME, revaloriser des métiers techniques et artisanaux (réparation, tri, logistique inversée, ingénierie de la traçabilité). Cela nécessite de structurer des écosystèmes circulaires, territorialisés, capables d’impliquer tous les acteurs : producteurs, distributeurs, collectivités, consommateurs, logisticiens.
La formation devient clé : ingénierie des matériaux, ACV, écoconception, logistique circulaire, conduite du changement, communication responsable.
Enfin, le rôle du consommateur est déterminant. L’acceptabilité des modèles réutilisables (consigne, standardisation, réduction du suremballage) dépend de leur accessibilité, simplicité d’usage, lisibilité des informations. Le Packaging Shift souligne l’importance de co-concevoir avec les usagers, pour dépasser les idées reçues et favoriser une transition culturelle. L’éducation, la transparence et la clarté sont cruciales pour embarquer les citoyens dans cette mutation.
L’emballage, longtemps perçu comme un simple rebut, devient un objet révélateur des limites de notre modèle linéaire. Sa transition appelle une réponse systémique mêlant sobriété, innovation, justice sociale et régulation. Il ne s’agit plus de choisir un « bon matériau », mais de repenser nos usages, nos modes de production et notre rapport au déchet.
La transition vers un emballage durable nécessite l’acquisition de compétences techniques, systémiques et comportementales. On peut les regrouper en trois grands axes, en s’inspirant des travaux du Shift Project :
Les métiers du packaging évoluent pour répondre aux défis de la transition. Voici une sélection de profils en mutation ou en émergence :
Production d’un packaging et conditionnement des produits (mécanisation, rationalisation des packagings, diminution des impacts environnementaux, gestion des déchets)
Maîtrise de l’ensemble de la chaîne de valeur entre production et commercialisation : planification, chiffrage, négociation, suivi des approvisionnements et des livraisons.
La transition du secteur est portée par une diversité d’acteurs :